Cerveau et souvenirs

Cerveau et souvenirs
Une étude de l’Université de Montréal, publiée dans le Journal of Neuroscience, a précisé certains mécanismes physiologiques de l’encodage des souvenirs.
Les communications chimiques qui se produisent aux points d’interconnexion (synapses) entre les cellules nerveuses, permettent à ces cellules de former des réseaux électriques qui encodent les souvenirs.
Les cellules nerveuses (ou neurones) sont excitatrices (activant la cellule réceptrice) ou inhibitrices selon le type de neurotransmetteurs qu’elles utilisent.
Les cellules inhibitrices permettent de raffiner les souvenirs, pour les rendre propres à un contexte, explique le professeur Jean-Claude Lacaille dont les travaux précisent, pour la première fois, les mécanismes de ce processus aux niveaux moléculaire et cellulaire. De nombreuses études ont été réalisées, indique-t-il, sur les neurones excitateurs, mais très peu sur les neurones inhibiteurs.
Le chercheur et son équipe ont étudié comment les synapses de neurones inhibiteurs provenant de rats sont modifiées dans les 24 heures suivant la formation d’un souvenir.
Ils ont découvert qu’une protéine (le facteur CREB) essentielle de la régulation de l’expression des gènes joue un rôle essentiel dans la force des synapses des neurones inhibiteurs.
« (…) nous avons simulé la formation d’un nouveau souvenir à l’aide de produits chimiques. Nous avons ensuite mesuré l’activité électrique au sein du réseau cellulaire. Dans les cellules où nous avions retiré le CREB, nous avons observé que l’intensité des connexions électriques était beaucoup plus faible. À l’inverse, lorsque nous avons augmenté la présence de CREB, les connexions étaient plus fortes », explique-t-il.
Ces découvertes améliorent la connaissance des fondements neurobiologiques du fonctionnement de la mémoire. Cette nouvelle compréhension pourrait éventuellement conduire à de nouveaux traitements pour des troubles comme la maladie d’Alzheimer, note le chercheur.

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