Viol , EMDR et hypnose

Viol et mythe.

Suite à une conférence que j’ai vue sur TEDMEX à propos du viol comme acte de guerre, extrêmement touchante et révoltante, je n’ai pu m’empêcher de penser à toutes ces femmes et enfants que j’ai eu en consultation et qui elles aussi on subit, ici en France, ce traumatisme. Souvent, elles vivent avec celui-ci depuis de nombreuses années, la plupart du temps depuis leur enfance. Le choc post traumatique est vécu différemment selon l’âge de la personne et les effets en sont dévastateurs.

Mais grâce à des techniques, entre autre la désensibilisation oculaire (EMDR, RITMO), il est possible de se libérer de son mal-être émotionnel et de reprendre le cours de sa vie. Il faut du courage pour cela et je suis toujours admirative de voir ces femmes qui arrivent en pleurant toutes les larmes de leur corps avec l’espoir qu’enfin elles vont pouvoir laisser cela derrière elles. Elles y arrivent, c’est cela qui est merveilleux. Elles n’oublieront pas le fait, mais l’émotionnel qui y était lié aura disparu.

Le nombre de viols seraient de 75.000 par an en France, dont seulement 10 885 déclarés. Les tentatives de viols seraient de l’ordre de 198 000.

« D’après le CNRTL, le viol est un «rapport sexuel imposé à quelqu’un par la violence, obtenu par la contrainte, qui constitue pénalement un crime ».
Dans le droit français, le viol est défini comme «tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise».

• Chaque heure, près de 9 personnes sont violées, soit 205 viols par jour. Le nombre de viols seraient de 75.000 par an en France, dont seulement 10 885 déclarés. Les tentatives de viols seraient de l’ordre de 198 000.
• 16% des femmes et 5% des hommes déclarent avoir subi des viols ou des tentatives de viols au cours de leur vie.
• 1 jeune femme sur 10 de moins de 20 ans déclare avoir été agressée sexuellement au cours de sa vie.
• Entre 2010 et 2012, 83 000 femmes sont victimes de viols ou tentatives de viols par an (0,5% des femmes). 83% d’entre elles connaissent leur agresseur :
-31% des auteurs sont connus mais ne font pas partie du ménage de la victime ;
-31% des auteurs sont les conjoints vivant avec la victime au moment des faits ;
-21% des auteurs font partie du ménage mais ne sont pas le conjoint ;
-17% des auteurs sont inconnu de la victime.
-11% des victimes seulement portent plainte, et 13% déposent une main courante.

• Les femmes sont trois fois plus souvent victimes de violences sexuelles que les hommes.

• En 2011, sur les 4 983 plaintes pour viols, 3 742 viols ont été commis à l’encontre de femmes et 432 contre des hommes. Parmi ces viols, 906 sont des viols conjugaux commis à l’encontre des femmes et 179 contre des hommes.En 2010, il y a eu 1356 condamnations pour viols et 8 235 condamnations pour atteintes sexuelles. Les condamnations pour viol représentent, en 2010, 50,1% des 2 706 condamnations prononcées pour crime. Dans 98% des cas pour ces crimes, la peine privative de liberté est la règle. Les peines sont en moyenne de 8,9 ans (perpétuité exclue).
Lonsway et Fitzgerald (1994) ont défini les mythes sur le viol comme les « attitudes et croyances généralement fausses, mais répandues et persistantes, permettant de nier et de justifier l’agression sexuelle masculine contre les femmes ».
(Lonsway KA, & Fitzgerald LF. Rape Myths. In Review. Psychology of Women Quarterly. 1994;18:133-164.

1. Il ne s’est rien passé.

Les femmes accuseraient les hommes à tort de de viol. 20% de personnes interrogées dans des études récentes estimaient les accusations comme fausses. Les victimes exagèrent, les faits sont minimisés.

2. Elle le voulait.

Une femme qui dit non, pense oui… La violence est sexuellement excitante pour les femmes… Elle aurait résisté si elle n’était pas consentante…

3. Elle le méritait.

Elles sont habillées pour provoquer… Elles marchaient seules la nuit… etc…
En clair, la seule option envisagée dans ces croyances, déresponsabiliser les auteurs pour culpabiliser les victimes. Les évènements très proches qui ont marqués notre information l’ont catégoriquement exprimé.

Le viol est le plus terrible des crimes

Et pourtant le viol est le plus terrible des crimes.

La victime ressent la terreur d’être tuée, le dégout de soi, une prépondérance à l’auto-culpabilisation. Elle est souvent elle-même dans les pensées des mythes culturels, « je ne me suis pas assez débattue », « je n’ai pas crié assez fort », « j’ai été provocante »… Ainsi le violeur a le beau rôle à utiliser cette culpabilité, l’utiliser contre la victime, « elle m’a aguiché, j’ai juste fait ce qu’elle voulait… » Le fait que le corps également « réagisse » (réactions physiologiques réflexes), sème la confusion, accentuant ainsi la culpabilité.
Pourtant il est essentiel de ne pas amoindrir la faute d’un violeur, une personne qui dit non à une approche sexuelle doit immédiatement faire cesser les gestes de l’autre !
Nombreuses sont les victimes qui se taisent, ainsi aucune réponse extérieure n’intervient, aucune aide. Ainsi le secret alimente la honte, entretient une forme de déni ce qui a pour conséquence de créer un double ressenti. Une partie d’elle étant dans des sensations d’angoisse et de douleurs, et l’autre qui dénie le traumatisme en créant une carapace caractérielle.

Troubles spécifiques chez l'adulte

Troubles les plus spécifiques chez l’adulte.

Les troubles de l’activité sexuelle :

• soit un évitement de l’activité sexuelle et des rapprochements amoureux, pouvant aller jusqu’à une phobie de l’acte sexuel,
• soit une difficulté à avoir des rapports sexuels même s’ils sont souhaités, avec une trop grande angoisse, voire des attaques de panique, des nausées, ou bien un vaginisme rendant toute pénétration difficile ou impossible.
• soit une absence de plaisir lors des rapports sexuels, absence de toute sensation avec une anesthésie corporelle aux niveau des organes génitaux et des zones habituellement érogènes.
Les conduites d’évitement, elles sont en rapport avec les violences sexuelles, avec une peur ou une véritable phobie des examens gynécologiques, de la grossesse, des infections urinaires, etc.
Les auto-mutilations (scarifications), les conduites à risques, les tentatives de suicide répétées, les comportements sexuels à risque, avec des risques de contamination, de grossesses non désirés, d’IVG à répétition, et de nouvelles violences sexuelles.
Les conduites addictives : alcool, drogues, tabac, médicaments, jeux.
Les troubles du comportement alimentaire : phobies alimentaires, boulimie souvent accompagnée de vomissements et associée à une anorexie, obésité…
les troubles anxio-dépressifs très fréquents et les troubles graves de la personnalité : personnalité traumatique de type personnalité limite, personnalités multiples ou personnalité asociale.

Trouble spécifiques chez l'enfant


Chez l’enfant les troubles les plus spécifiques sont :

Des comportements sexuels inappropriés : masturbation compulsive, exhibitions, auto-mutilations sexuelles, comportements et des propos sexualisés, dessins et des jeux sexualisés compulsifs, agressions sexuelles sur d’autres enfants.
Un changement brutal de comportement : apparition d’un état d’agitation, de tristesse avec des propos dépressifs, repli sur soi, mutisme, pleurs, mises en danger avec accidents à répétitions, agressivité…
Des symptômes régressifs, avec développement d’une grande angoisse de séparation, réapparition de comportements qui avaient disparu en grandissant comme sucer son pouce, parler bébé, se balancer, faire pipi au lit, avec une perte de l’autonomie…
L’apparition soudaine de comportements de peurs et de phobies, peur du noir, de certains adultes et de certaines situations, peur d’être enfermé, peur de la toilette, d’aller au WC. Il peut également y avoir une phobie sociale, une phobie de l’école, des attaques de panique…
Des douleurs, des lésions et des symptômes génito-urinaires et anaux, des douleurs et des troubles digestifs et alimentaires : constipation, encoprésie (faire caca dans sa culotte), nausées, vomissements, anorexie et/ou boulimie…
Des troubles du sommeil, de la concentration et de l’attention, des troubles cognitifs avec une chute des résultats scolaires, et un arrêt des activités extra-scolaires…

Troubles spécifiques chez l'adolescent

Chez l’adolescent les troubles les plus spécifiques sont :

Des conduites à risques : nombreuses mises en danger entraînant des accidents à répétition, jeux dangereux, actes de délinquances, violences agies, conduites addictives (alcool, tabac, drogues, jeux internet, sites pornographiques), fugues à répétition, conduites sexuelles compulsives à risque, avec multiplication des partenaires, parfois des inconnus, sans protection, voire des situations prostitutionnelles, grossesses précoces, IVG à répétition, départ précoce du domicile familial, avec un risque élevé de subir de nouvelles violences.
Des conduites auto-agressives : tentatives de suicides répétées, auto-mutilations (scarifications)…
Des troubles de l’humeur, des troubles phobiques, anxiété et troubles de la personnalité : douleur morale intense, idées suicidaires fréquentes, isolement et retrait, comportements de peur et d’évitement phobique, crises d’angoisse, refus de la sexualité, refus de grandir et de devenir adulte, sentiment d’étrangeté, d’être différent et incompris, perte de confiance, mauvaise estime de soi, troubles de la personnalité de type border-line…
Des troubles du comportement alimentaire et des troubles du sommeil (insomnies, réveils nocturnes, cauchemars)…
Des échecs scolaires : phobie scolaire voire abandon scolaire, absentéisme scolaire, troubles de la concentration, de l’attention et de la mémoire.
Des symptômes somatiques fréquents : fatigue chronique, céphalées, cystites à répétition, règles très douloureuses, douleurs pelviennes, ballonnements, nausées et vomissements, palpitations… »

Auteur: Dominic Anton

Le lien pour la vidéo. http://www.programme.tv/tedxparis-2014-83434639/

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